Temps de lecture: 7 mins. Par Marine.
Publié le : 23 octobre 2019
Le jeune d'aujourd'hui se résume-t-il par l'expression des "4 i": individualiste, interconnecté, impatient et inventif? Souvent rangés dans des cases un brin réductrices, les profils entre 18 et 30 ans font beaucoup parler d'eux ces dernières années. Il semblerait cependant que l’on commence à voir plus loin que ces clichés pour aller concrètement observer cette génération. C’est ce que nous avons fait l’année dernière et que nous renouvelons cette année avec la publication de la deuxième édition du Young Professional Attraction Index. Déjà l'année dernière, nous nous étions rendu compte que leurs attentes ne diffèrent pas tant de celles des baby boomers... qu'en est-il cette année? Tour d'horizon de nos principales observations.
La première partie de notre étude porte sur les critères d'attractivité que les jeunes professionnels favorisent lors du choix d'un employeur. Ces critères n'ont pas été choisis par nos équipes mais par les jeunes professionnels eux-mêmes lors d'une pré-étude; ce qui leur a permis de définir les sujets auxquels ils sont sensibles, sans pour autant être biaisés par nos projections. Vous trouverez ci-dessous les dix critères qui sont ressortis de cette première phase de travail. Lors de l'administration de notre questionnaire final, ce sont ces dix critères que nos 1.025 répondants ont classé selon leur ordre de préférence.
À votre avis, parmi ces 10 critères, lesquels sont arrivés en tête pour les jeunes professionnels suisses romands?
...ça y est, vous avez estimé votre classement? Voici celui de nos 1.025 répondants:
1. Le salaire et les avantages: le salaire et les avantages est le critère qui a été le plus cité (58%) cette année par les jeunes pros suisses romands. Détail intéressant, nous avons noté qu'il est autant préféré par les hommes que par les femmes, et qu'il ne concerne pas seulement les CHF dans le compte en banque, mais également les efforts que l'entreprise déploie afin de participer au quotidien de ses collaborateurs. En d'autres termes: les avantages en nature. Ces derniers peuvent être une carte de transport, un téléphone ou une voiture de fonction, des avantages chez des marques partenaires... ou de la formation. Nous pouvons d'ailleurs affirmer que cette dernière a clairement parsemé cette édition du YPAI, et semble être un pilier dans la perception qu'ont les jeunes pros du monde du travail.
2. Les possibilités d'évolution /de développement: ce critère, comme l'année dernière, arrive en deuxième position de notre classement (57%) et concerne aussi bien la montée en management que la montée en compétences. Nous en parlions déjà l'année dernière, la montée en compétences (spécialisation) est largement privilégiée par les jeunes professionnels, qui y voient l'opportunité de continuer d'apprendre et d'accumuler des expériences tout au long de leur vie professionnelle.
3. L'environnement de travail /les collègues sympathiques: 57% des jeunes professionnels ont cité l'environnement de travail et les collègues sympathiques comme un critère essentiel lors du choix d'un employeur. Ce critère est le plus stable de tous: il a été choisi dans les mêmes proportions chez les hommes, les femmes, les étudiants et les personnes déjà en poste. C'est compréhensible: après tout, l'environnement de travail constitue le socle d'une relation durable et saine entre un salarié et l'entreprise qui l'emploie.
"Pour moi, l’environnement de travail est important dans la mesure où nous sommes amenés à nous voir tous les jours (…) c’est un peu comme poser les bases pour aller au travail."
Antoine, développeur en informatique
Les nouveaux entrants qui ont le vent en poupe!
Cette année, trois critères sont rentrés dans le classement lors de la pré-étude:
Le thème de la RSE, et du développement durable en particulier, a été très présent tout au long de cette édition 2019 ainsi que durant les rencontres entre jeunes professionnels que nous avons organisées dans nos locaux. Il semblerait en effet que la nouvelle génération y accorde de plus en plus d'importance, même si cet intérêt n'a pas propulsé ce critère dans le top 3 très solide représenté par le salaire, l'environnement de travail et l'évolution au sein de la structure. Chez Academic Work, nous sommes cependant curieux de voir comment ce critère évoluera au fil des éditions, et pensons que nous n'avons pas fini d'en entendre parler. 🌿
Oui! Les plans de carrière sont d'excellents outils pour combiner évolution salariale et évolution des compétences. Chez Academic Work, nous les utilisons pour tous nos postes en interne. Cela nous permet de savoir où nous allons une fois que nous sommes embauchés, mais aussi de présenter de façon simple à nos futurs collègues l'ensemble de "notre offre". Le gain de temps est également non négligeable, et la transparence de cette démarche assure que tous les collaborateurs soient traités avec la même approche.
Outre les critères qui font qu'un jeune professionnel choisirait telle ou telle entreprise, nous nous sommes également intéressés à leurs façons de travailler, et avons essayé de les comparer avec ce qui se dit d'eux, sur les réseaux ou dans la presse. Et nous avons eu de quoi être surpris, ici encore:
Lorsque l'on imagine le manager idéal, il est tentant de dresser le portrait de quelqu'un d'ultra disponible pour ses équipes, bienveillant et exemplaire. Ces qualités sont en effet importantes dans le cadre professionnel, mais sont-elles primordiales pour les jeunes pros suisses romands? Voici ce qu'ils ont répondu lors de notre étude:
Si naturellement, nous pourrions chercher à nous montrer amical et bienveillant envers nos collaborateurs, surtout s'ils sont jeunes... ce n’est pourtant pas ce qui est attendu en priorité d’un manager pour cette catégorie de la population. Au contraire, la nouvelle génération serait plutôt en recherche de clarté autant que faire se peut, et de reconnaissance. Chez Academic Work, nous sommes convaincus que la clarté et l'énergie participent activement à engager un collaborateur dans son travail et ainsi optimiser son niveau de performance et de bien-être. Et c'est ce qu'instinctivement les entrants sur le marché nous confirment, en imaginant leur manager donnant régulièrement des retours, de manière claire, tout en montrant sa reconnaissance quand c'est le bon moment.
L'année dernière déjà, nous nous étions attardés sur la perception que les jeunes professionnels suisses ont de leur potentiel en entreprise, et nous étions rendus compte que malheureusement, 72% des suissesses en prenaient conscience bien plus tard que leurs homologues masculins. Cette année, cela nous a donné envie d'aller plus loin et de leur demander directement si elles pensaient avoir les mêmes chances de faire carrière en Suisse que les hommes: 60% ont répondu que non.
En nous attardant sur les questions liées aux critères, nous avons également remarqué des différences: les femmes tendent à valoriser davantage les valeurs de l'entreprise et la notion de flexibilité lorsqu'elles sont étudiantes que lorsqu'elles sont en poste. Celles qui sont en entreprise depuis quelques temps favorisent les mêmes critères que les hommes, dans des proportions très similaires: le salaire, l'évolution et l'environnement. Intéressant de constater que si nous grandissons tous dans des cadres familiaux et culturels qui ont tendance à structurer nos projections, l'entreprise remet tout le monde d'accord sur "ce qui compte vraiment", qu'importe le genre.
Chez Academic Work, nous pensons que les entreprises peuvent être le lieu où un jeune professionnel découvre son potentiel, c'est pourquoi nous encourageons nos lecteurs à prendre la mesure du pouvoir qu'il leur incombe en tant qu'employeur. Si vous souhaitez en apprendre davantage sur les méthodes pour mener un processus de recrutement avec le moins de biais possible, nous vous invitons à parcourir notre livre blanc sur les meilleurs outils pour un recrutement réussi.
La génération entrant sur le marché du travail suisse romand ne diffère pas tant de ses ainés en ce qui concerne les fondements d'une collaboration réussie entre collaborateur et entreprise. Natifs de la digitalisation mais peut-être plus traditionnels que vous le pensiez, ils sont et seront des alliés de poids dans le renouvellement continu de nos compétences face à l'évolution de notre société. À condition que l'on sache comment les attirer et surtout, les garder engagés dans nos structures.